Pourquoi déléguer ?
Le temps est incompressible, ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre. Si on veut aller plus loin, il est donc indispensable de déléguer et de collaborer avec d’autres.
L’idée de cet article m’est venue d’une conversation ce matin avec un très bon ami. Podologue de profession, il travaille énormément. Ses journées commencent parfois à 7h pour finir à 22h ou 23h. Son cabinet fonctionne bien. Son objectif cependant est d’avoir plus de temps pour lui afin de se consacrer entre autres à l’investissement immobilier. Il pourrait tout à fait prendre moins de patients, il gagnerait certes moins bien sa vie mais pourrait tout à fait s’en accommoder. Mais cela reviendrait à refuser de la clientèle… quel gâchis !
Son idée était donc parfaitement ajustée, il lui faut déléguer une partie de son travail et trouver un collaborateur.
Quelques croyances limitatives…
Il faut savoir que dans le cas d’une profession libérale, généralement le collaborateur reverse une pourcentage du chiffre d’affaires qu’il génère au propriétaire du cabinet (autour de 30%). Lorsqu’il m’a parlé de son projet de trouver un collaborateur, il a également soulevé quelques problématiques. J’ouvre les guillemets pour vous en citer quelques unes…
»
- Il va falloir que j’embauche une assistante pour prendre les rendez vous et m’assurer du chiffre d’affaires
- Je demanderai à l’assistante de booker en priorité ma semaine de travail
- Il faudra installer une caméra dans la salle d’attente sous prétexte de la sécurité, comme ca il ne pourra pas me dire que Mme Pichu a annulé son rendez-vous
- Je ne trouverai jamais quelqu’un qui aura envie de faire des journées comme les miennes (amplitude horaire)
- Mes clients, notamment les maisons de retraite avec lesquelles je travaille risquent de changer de podologue car c’est avec moi qu’elles ont signé et non avec mon collaborateur
»
Je m’arrête à 5 car je pense que vous avez saisi le message. On peut identifier un certain nombre de croyances limitatives. Si il est tout à fait normal d’avoir des appréhension et de vouloir anticiper d’éventuels problèmes, il ne faut pas laisser ces croyances vous inhiber.
Alors comment trouver le collaborateur parfait à qui déléguer mon travail ?
Dans sa problématique, j’ai directement fait l’analogie avec mon club de remise en forme. Lorsqu’il a fallu embaucher, j’étais plein de croyances. Tous les entrepreneurs que j’avais rencontré préalablement tenaient le même discours : « embaucher c’est le début des ennuis ». Génial… Si je résume donc, il est indispensable de déléguer pour aller plus loin mais si je délègue je m’embarque dans des ennuis sans fin. Alors comment on fait ?
Si il y a une chose à savoir sur les croyances, c’est qu’elles se vérifient. Non, votre destin n’est pas inéluctable. Si on n’identifie pas nos croyances, on va naturellement et inconsciemment faire en sorte que nos croyances se réalisent.
Dans l’exemple de mon ami podologue, ma première réaction a été de le conforter dans le fait que son idée de déléguer était bonne.
Connaitre ses attentes, définir ses facteurs clés de succès
La question primordiale est de savoir à qui déléguer et donc avant toute chose il lui faut établir son cahier des charges. Quelles sont mes attentes vis à vis de mon collaborateur ? Quels sont mes facteurs clés de succès ? Allez on prend une feuille blanche et on note.
Dans le cas de mon ami, ses soins sont courts mais qualitatifs lui permettant de prendre plus de patients à la journée. Chaque soin se conclue par un court massage. Il est disponible et accepte de recevoir sa patientèle dès 7h du matin et jusqu’à 22h le soir.
En définissant ces éléments, il va pouvoir les présenter aux futurs candidats et poser le cadre de leur collaboration dès le départ.
Mais attendez, si la personne a qui on délègue est sur la même longueur d’ondes sur la qualité des prestations et sur la disponibilité, pourquoi mes clients refuseraient de travailler avec lui ?
Passer un deal gagnant-gagnant
Il faut toujours tout négocier ! Oui mais non. Dans le cas d’une relation à long terme, il est important que chacun trouve son compte et n’ai l’ombre d’un doute dessus. Si l’une des deux partie se sent lésée, si l’une des deux parties a le sentiment de l’emporter sur l’autre… Avec le temps, la relation se détériorera et une fois encore les croyances finiront par se confirmer.
Pour continuer avec l’exemple de mon ami, les trois premières inquiétudes qu’il a en révèlent beaucoup sur sa peur de se faire rouler par son collaborateur. Ce genre d’attitudes (camera) ne renvoient pas de signaux positifs et ne son en aucun cas propices à l’instauration d’un climat de confiance. Il est donc primordial qu’il prenne le temps de réfléchir à deux choses :
- quels bénéfices il peut tirer du fait de déléguer : plus de temps libre, rentabiliser sa clientèle en son absence, décupler son CA en ouvrant de nouveaux cabinets…
- quels bénéfices sont collaborateur pourra en tirer : pas d’investissement, une clientèle déjà constituée, une chiffre d’affaires estimé à tant…
En étant clair avec lui même, il sera en mesure de proposer un deal juste aux candidats. Si le deal est juste, il aura de la valeur pour les deux parties et aucun des deux n’aura envie de le compromettre en trahissant la confiance de l’autre par exemple.
En ouvrant le dialogue des le départ, si le cadre de la collaboration a bien été posé comme vu précédemment, aucune des croyances de mon ami ne risque de se réaliser. Il ne sera donc pas nécessaire de contrôler systématiquement.
Oui, mais…
Chut, tais toi et passes à l’action ! Je suis sur que même vous, vous êtes dit « Oui mais…
- et si le collaborateur donne le change au départ mais a de mauvaises intentions par la suite et compte détourner la clientèle
- on nage au pays des bisounours, moi je connais les gens et on ne sait jamais ce qui peut arriver dans la vie
- … »
Le « Oui mais » est la réponse de vos croyances qui sentent qu’elles sont sur la sellette et qui essaient dans un dernier espoir de garder votre attention. Vous pouvez leur céder et dans ce cas vous prendrez peut être le prochain train. Sinon vous pouvez mettre le pied à l’étrier et commencer dès maintenant à aller de l’avant.
Passer à l’action tout doucement
Le meilleur moyen de contrer nos croyances est de les tester. J’ai donc conseillé à mon ami de passer une annonce sur internet en précisant les éléments que nous avons définis plus haut. L’idée étant de commencer à rencontrer du monde.
Cela n’engage à pas grand chose de rencontrer des candidats. C’est juste un début. Certains ne feront clairement pas l’affaire. Et d’autres un peu plus. Mais petit à petit son regard critique se forgera et ses attentes se préciseront. Le projet commencera doucement à se concrétiser.
Les croyances tomberont d’elles même lorsqu’il aura rencontré le collaborateur idéal.
Je vous tiendrai informé de l’avancement de son projet ici. J’ai trouvé que son exemple était intéressant car on peut faire l’analogie avec beaucoup de cas. Tout le monde est confronté un jour ou l’autre à ses croyances.
Avez vous fait l’expérience de croyances limitatives avant d’embaucher ou de déléguer ? Comment s’est passé votre collaboration ?
N’hésitez pas à partager votre ressenti dans les commentaires.